. .. … …. ….. ……. …….. …….. ……… ………. ……….. ........... ............. Ce soir, une ancre a effleuré sa rouille. Temps sans conséquence. Couleurs de retour. Gravier. Tête sous l’eau, vapeur de sève. Temps et histoires se noient. L’os se broie par un regard. Œil mercenaire. Grave un jet de regards. Dans un horizon fait par des mains qui ne servent plus à porter. La semence attire les abeilles. Et les mouches. Ferme le rideau. Point J’avais commencé une histoire. Quelqu’un était devant la porte. Je ne sais plus si je sortais ou si j’entrai. Fin L’air était chaud ce soir-ci. Il pleuvait un peu mais le soleil était sorti. Je l’avais cru et mis la main sur la tête. C’était à peine une idée. Puis je m’étais dit que seul je pouvais. Seul, j’avais pu me convaincre de l’unicité du moment qui ne mène à rien. Mon chapeau ne me protégeait plus la tête. Il couvrait mon intelligence d’une couche de cendres. Et d’une image. La cour se ramasse. Que le pont humide et glissant. Traverser l’air m’était un poème. Je me suis vu, une pierre. Quelconque. Une goutte déblatère une source. Une source crache un fleuve. Un fleuve sèvre un océan. L’étoile restante s’éteint dans le jet et se fait songe. Cette poussière coule comme de l’eau. Des tuyaux nus prolongent le regard. Je ne suis que le réveil brutal d’un pissenlit plus utile que ma gorge. Le fil a séquestré le temps. Ma main aussi. Nue.
Et Janus. Lequel visage regarde. Lequel réfléchit. J’avais tué le temps à coup de machette. Il m’a tué à coup de temps. Pour un regard. Parfois, l’eau coule du bois. Parfois, le matin devient solide comme un mur. Parfois, le temps s’ancre à une ancre. Et on dira que le fou voit bien. Berceau. Bois de douleur fleurie. Sur mes marches on verse de l’eau pour durcir mon regard. Amis. Ne revenez plus. Mes barreaux sont en manque. Je vois rougir des joues et des plaies. Ouvertes pour des plaintes. Muettes, tel un canif rangé. Les caresses adoptent un pan de mémoire. Compartiment de feuilles moisies. L’automne s’appuie sur mes rêves. Et pleut comme un ciel d’hiver. Les mots tonnent. J’écoute et me tais. Comment graver dans une pierre. Le nom qu’on m’a donné jadis. Mon essence, si fragile et molle, s’étend comme un drap mouillé. J’ai les jambes symétriques. Comme une répétition de rôle débile. Et puis merde. Je suis debout quand je peux m’asseoir. Il paraît que ce n’est pas ma volonté. On m’a planté ici et on m’a dit. Excuse-toi. J’ai pris mon rêve pour excuse.
Je reste debout comme une échelle. C’est que je suis las. Et là-bas. Je suis une branche. Mes ancêtres l’auraient dit. Je suis une feuille morte sans cicatrices. Je suis qui me regardent. A genoux, même debout. Une écharde dans un arbre. Je suis ma mère et mon père. Je suis un sentier sans bord. Je ne suis ni, ni. Je ne monte, ni descend. Je ne me souviens que des pas. Je suis le socle du vent. Construis et pourtant épave. Les heures se décomposent devant moi. Un instant. Je peux être une marche. Je peux être un pied. Comme je peux être une écharde. L’instant est une attente. L’attente est une pensée. La pensée est une attente.
D’en haut, tu loues un regard. De vide se gavent ces instants. Arbore ta douleur trophée. Marche au-delà de tes victoires. Nul ne revient de ses défaites. Ce trou dans cette porte, porte des stigmates. Les dieux s’enorgueillissent de miséricorde. Quand, au cou, se serre plus fort la corde. Témoin. Est-ce que ce nuage appartient à notre monde ? Qui m’a pris la main pour sortir ? Ma main n’a jamais arrêté de saigner, sur ma couverture. Qu’as-tu nouveau-né ? Ta main fait partie de ta bouche. Après le cri, le silence. Ici, tu as senti le départ. Ceci s’appelle chaos. Quand tu cries et tu l’entends. Mâche des mots acides, tu verras l’eau couler. Le miel. Et l’alcool. Ta langue, tison. L’endroit brûle quand on le respire. Le dire. Le penser. La cendre est la jouissance de l’éternité. Actionne ton imaginaire. Ta langue lèche pour rester humide. Ce sentiment secret d’une recette à raison. Cette vérité colportée par des individus à longs nez. Ces certitudes qu’il existe un en haut opposé à un en bas. Je m’en tape. Mes doigts suintent le moisi. Ces oiseaux volent sans ailes. J’aurai voulu m’arracher des marches. Pour errer moins. Mais, ces oiseaux volent sans ciel.
Ils s’en vont très loin. Avec leurs manteaux en laine. Ils se croient protégés de la lumière. Mais la craie dessine les traces. Une flaque de lumière dans un trou. Plus de vivre en montant. Plus de vivre au retour. Le ciel est très haut pour mes pieds. Se baisser vers la terre. Un sillon ramasse la brume. Se relever. Une brume envahit le sillon. Le ver trouve son plaisir dans un va et vient intellectuel. La gloire s’offre aux puissants. Elle est réclamée. Je suis ver. Je me péris. Il paraît que le temps aime les graines qui le compte. Un fait divers pour lui. Mais nul ne l’arrête. Lui, il compte les faits. Et attends. Qu’ai-je gravé dans le bois qui n’a été gravé dans le vent ? Le vent est discret et ne raconte que son passage. Il passe. Vieux rêve. Tu me manques. Je volais sans ailes. Survolais sans limite. J’étais libre de regrets. Frais de rejets. J’étais rêve dans un rêve. Libre. Mes pieds d’argile sont très humides. Comme mon corps. Il paraît qu’il y a un four lointain qui donne de la consistance. Il paraît qu’on peut avoir le choix de le faire. Il paraît que cela ne change rien. Le temps aura raison de tout. Je resterai humide. J’ai brûlé mon regard dans le vouloir tout savoir. J’ai fini par connaître l’ignorance du quêteur. Ce prétentieux pour qui la connaissance est peur. J’ai jeté le drap sur la flamme et fermé toutes les portes. J’ai épousé mon regard. Et resté célibataire. J’ai peur.
Tout seul. Bois sec dans une flaque d’eau. Ma marche précède mes pieds. Poignant est le regret quand il est accroché au dos. La couverture du matin est tachetée de bleu. Disparais vite, car le temps n’appartient plus aux instants. Ce souvenir malmené. Si aigu. Déchire l’étoffe de l’imaginaire. Ces yeux qui n’oseront regarder que ce qui est lisse, traiteront la nuit comme un risque. Tes doigts seront déchirés par le réel. Et tes rêves quitteront ta nuit. D’impossible est fait l’instant présent. Le passé est la béquille de mes rêves. Le vendeur de glaces a fondu dans le nuage depuis. Grand-mère est partie rejoindre les grains de poussière de sa fenêtre. Je regarde de loin la vitre collée à mes yeux. Qui a introduit le noir dans mon sang ? Qui a mélangé sommeil et rêves dans mon regard ? Qui a assassiné le réveil de la nuit et lacéré les étoiles ? L'eau ne coule. Ni recule. Mes jambes se dessèchent sans usure. Rallume la flamme de mes doutes.
Le vent s’est tu hier soir. Je sais que je suis hors temps et que demain se rapporte à un présent. Mais moi je fonds dans le cours du premier ruisseau. Je suis le vent. Un clou s’est pointé devant ma porte. Hier. De souffrance s’est arrachée une moue. Essaie de tes pieds une échelle. Et casse le fleuve quand il monte. Tout. Tout ? Tous les signes se mentent et se réinventent. Je me suis approprié le fond de mes sens. Le langage se fond dans les lettres et s’écrase contre une ruche. Que ferons-nous de nos morts ? On leur parle afin qu’ils répondent. Une lettre. Une seule se traduit. Avec une rose comme bouche, il se croyait simple mortel. Il passait sur les paumes des mains, comme un souvenir à trace permanente. Et glissait le long de son imaginaire tel un fil de soie. Une grenouille contemple et parfois couaque. La porte cède au sommeil. Se ferme à clé et n’écoute plus. Le vent chuchote à l’oreille d’une luciole et se solidifie.
Mon absence est visible quand s’activent les passants. Ce jour est obscur. Se méfient les oiseaux. S’arrêtent sur des fils que tendent les corbeaux. Eteins-toi On m’a dit que. Le bruit causé par un mendiant qui passe. Passe comme un bruit. Son regard se casse. Dans un profond puits. L’oubli se réclame. Mot. Les pointes dirigent les instants creux. Quand s’affaire le temps et se hâte à partir. Silence. Temps. L’angoisse s’habille en jaune et l’intelligence en noir. Ma veste cache ma chair et mes yeux, mon âme. Va rejoindre les cons dans leurs robes. Les cons ne se déshabillent jamais. Le ciel ramasse ses peines. Dieux et prophètes à gogo. Et s’affranchit de ses dettes. En cumulant les bigots. Qui a tiré sur l’oiseau nichant dans mes rêves ? Il vient de changer de couleur.
Un éclair ? Ce bois m’emprisonne et me transperce par ses épines en métal. J’ai donné mon visage à la boue. Un dieu s’est créé. Et la boue a essaimé assassins. Je me retire. Mais mes jambes ne m’appartiennent plus. La fenêtre ne s’ouvre que si le regard se voile de ce triste souvenir. Sur les remparts de ma peau se fanent les images lointaines. Je vois les feuilles mortes dans des arbres fleuris. Se battre contre le vent. Ma main courbe le fleuve et se réfugie dans une eau pure. S’arrachent des mains les voyages. S’accrochent aux petits instants. Et disparaissent. Quelques cailloux tapissent la terre. Peinent les vers à sortir.
Jambes de bois. La risée du fer. Rouille. Je compte les fois où je suis partie. Effleure ma peau. J’emprunterai le vent demain. Ne reviendra jamais un grain de sable. Il disparaît. Une limace glisse sur mes hanches. Et je bave. Je me vide les yeux, souvenirs de sable. Un serpent se déguise en fourmi et me réveille. La fumée de mon deuil.
Je me suis caché pour ne pas avoir à gémir. Des pas non entrainés grimpent dessous. Un aveugle cicatrise son regard. Les minutes se poursuivent des heures durant. Un doigt compte ses jours, tout seul. Suis-je une statue ou un instant ? Où est cet oiseau qui m’a heurté ? La trace est à l’envers. Seule.
Les mains dans un cours d’eau. Le regard sec. J’alterne ms douleurs. Je me tais pour les vieux. Baisse ta résistance. Ta douleur est salut. Je marche entre mes peurs. Ma lame est larme. J’attends sur le bord, la douleur de l’attente. Je me tais les quelques mots que je connais. Avant la dernière on s’écrase doucement. |