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Les textes - De 24/01/1987 à 11/04/1987 - Carnets 1987

seul chaperon d’insomnie les grincements
d’une gorge désséchée par l’attente
d’un noir absolu

le sommeil ne s’acquiert pas

1987-02-18

le culte du vide

1987-02-23

bulle noire le spectacle
se termine haïr sans raison
faire l’indécent les choses
uniques expliquent la mort
s’il faut cesser de pleurer
les yeux sont bondés de
souvenirs quelquefois il pleut
sous le plafond les lumières
carbonisées si on entre
quelqu’en reste dehors
reste ailleurs peut être
des arbres longent des trottoirs
tous les soirs ont leurs bons
les fenêtres se ferment quand

1987-02-23

tous meurent au bon matin
jamais si les barres se cassent
quelques notes s’il vient ta
dent découvre ses gencives
échelles sous le soleil les
pas se pressent retour à
la goutte d’eau si on
dit non les places se
remplissent qui écrit sans
statue qui monte les soucis
parmi d’autres parmi beaucoup
monte l’escalier comme quelqu’un
les ombres se couchent dans
des arbres du vent dans les

1987-02-23

doigts les poteaux sont
droits s’il y a courant les
places se meurent parmi des
paroles des clowns le soleil
marque l’heure aux singes ici
quelque part ici les manteaux
s’il pleut quelqu’un sort
de l’eau la tête au mur si
le singe fait ses grimaces habiltuelles
s’ils s’en vont les barbes
mal rasées le lit s’affaisse
le mur fissuré la lampe
se mange crue le matin
à minuit les cris montent

1987-02-23

déplaisant l’oublié sur le coin
le regardé jusqu’aux os
plus angoissant que le retour
aller revenir croque
le frisson des barbes mal
rasées quand retentit
quelque chose quelque part
la couverture tachée de quoi
nuque dans l’ombre les
autres brouillent l’écoute
les pieds très durs sur le bois
l’escalier bousculé les feuilles
froissées de cette grande tache
du noir s’offre au noir

1987-02-23

sont nombreux qu’on dit
partout sur des murs
inscriptions pour éternité pour
bouches si possible les rives
se croisent avec l’eau coupable
ton nez crache la nuit l’eau
est goutte la goutte est eau
dehors est fauve dehors est
sauvage tout est bouleversé
une touche de son point de
fuite fuite vers les lunes
se jette vers le haut à
l’inpénétrable les coups de
poing des portes défoncées un

1987-02-23

verre très rapides les marcheurs
la nuit court sur le macadam
des ponts aux nuages chien
de chasse au robinet sans
porte à fermer les bords
des trottoirs les alentours
les signaux à droite et à
gauche court le pressé
les chapeaux de paille tombent
en panne la boue sur les roues
ne s’arrêtent pas les cons
les distances se dilatent
les bancs poussiéreux les baisers

1987-02-23

les cris sur le plafond on
retient le fou la fleur de
l’escalier s’il est à poil
le soleil est glacé les dents
blanches éclairent tout
est vrai tout est confiant
tache jaune vers la faute
les noms par ordre le
fond est noir le silence
se réfugie dans l’oubli
ce qui est stable brillent ceux
qui sont stables du soleil
dans l’eau du midi dix
la fatigue est compagne

1987-02-23

qu’est ce les chemins qielquefois
jupes dans l’air les doigts au
rouge tuer les insectes tuer
les fauves tuer le manger
l’envie fait défaut de l’air
dans les bouches qui a
fabriqué l’air frais et
le mistral la table au
damier qu’on mange les
mots de la bouche à
l’envers la langue de travers
le chemin a neuf ans l’arbre
centenaire les lampes centenaires

1987-02-23

ce qui est pensé la peur
cachée l’oreiller à plat au
fond c’eat presque rien les
grenouilles qui viennent regarder
c’est personne dans la nuit
la tache noire il reste
beaucoup les yeux braqués
parce que l’arbre grince
le vent souffle l’arbre crie
le vent souffle l’arbre fuit
le vent l’arbre se casse
l’arbre reflète la rivière
le pont quelque part le
paradis au bord de la rivière
le col roulé contre le froid
1987-02-23

la tête parce que la tête flotte
le pantalon vide la ceinture
craque cherche les genoux
réapprendre le rire les recherches
moroses le charbon blanc
la pluie cherche l’hiver
ne bouge pas la chaise du
fond qu’il est aveugle
regarde les barques sale brute
les ténèbres des lucioles des
coins tranchants la terre
creusée cherche les mulots
le froid cherche à être terrible
il n’y en a plus les habitués
des ravins les fous des profondeurs

1987-02-23

tout est brouillé les ombres
alarmantes une mort au fossé
où sont les autres lâche
l’arbre le cri de la terre
se brouillent les passions
les cils sans sourcils le
blanc autour du noir
les pieds dans la tête dans
la foule des sangsues des
canines sans bouches fixes
se frappe le matin effigie
quotidienne la marque de
la lumière griffe le crime
à fond au fond du scandale
s’agrippe le sang rouge vif

1987-02-23

les quelques cheveux qui restent
la déception de l’air frais
se terminent les murs esseulés
tout n’est pas évident tout
n’est pas là le rire hystérique
celà s’appelle innocence celà
s’appelle crime le viol
du ciel la terre féconde
la main perce la langue
la langue des reptiles
la chaleur est le coeur du
démon le démon est le
coeur de la chaleur la
passion bout crache le feu

1987-02-23

d’une beauté répugnante

1987-03-27

pièce montée autour d’une station

1987-04-04

déplaisant l’oublié sur le coin
le regardé jusqu’aux os
plus angoissant que le retour
aller revenir croque
le frisson des barbes mal
rasées quand retentit
quelque chose quelque part
la couverture tachée de quoi
nuque dans l’ombre les
autres brouillent l’écoute
les pieds très durs sur le bois
l’escalier bousculé les feuilles
froissées de cette grande tache
du noir s’offre au noir

1987-02-23

l’angoisse de la survivance
la terre gémit sous les
pieds

1987-04-05

il pleut à flot
tu étais toute
cachée sous ta nuque
saignant jusqu’au bleu

1987-04-05