au début
taches «clamantes»
ton dos meurtri
arrache les couleurs
de la douleur
1986-05-31
------------------------
ombres dansantes
appel de cris
le ciel se fane
et s’embrase de gris
1986-05-31
------------------------
sagesse tourmentée
ton rire hystérique
dévore tes mains
1986-05-31
------------------------
des antipathiques
se dressent
les murs
et les rêves
1986-05-31
------------------------
féroce
ton charme
tes dents préfèrent les rats
(rire absolu)
1986-05-31
------------------------
croissant vert
et son ombre
gravent le terre
histoire de doutes
1986-05-31
------------------------
la nuit fait rage
il pleut
de grosses pierres
reveille-moi
1986-05-31
------------------------
les nuits succombent
grains de ciel
lune de mer
ta frayeur m’enchante
1986-05-31
------------------------
ta clarté
vent de sable
rayons de brûlures
frappe le sol
chien de gouttière
1986-05-31
------------------------
ciel ciel ciel
tes yeux rougis
ton charme transperce la terre
les vieux abritent les embryons
et leurs chairs
1986-05-31
------------------------
pari
ta chair
ton odeur
et ta blancheur
mal
1986-05-31
------------------------
intrigue
étirée
à couverture verte
ta pudeur
excite le vent
et le ciel
1986-05-31
------------------------
les noces de l’ombre
à même le sol
le ciel aux yeux rouges
dévore les vents
1986-05-31
------------------------
après midi
cherche les rescapés
se font rage
tous les loups
1986-05-31
------------------------
quittent les vitres
fantômes de peur
les saints
chantent la prison
couleurs
1986-05-31
------------------------
fêtards de chagrin
ton ciel garni
de trottoirs
sèche ses larmes
1986-05-31
------------------------
gribouilles
les lignes se tordent
coupables
de
1986-05-31
------------------------
par procuration
les taches
cèdent aux lignes
les avant-bras
cèdent aux cuisses
1986-05-31
------------------------
rajeunir
ton lit
massacre les rêves
tes habits
et ton bras
1986-05-31
------------------------
trop de soleils
pour un trou
les détails
sautent l’espace
et les rumeurs
1986-05-31
------------------------
fraîche
ta peau
la nausée
marque le nez
1986-05-31
------------------------
attente
les solitaires s’entassent
lumière d’ampoules
les fils s’entretuent
1986-05-31
------------------------
galants
les regards
maîtresse de plaisirs
l’odeur des peaux
manque
tes talons
1986-05-31
------------------------
mélancoliques
des barreaux pastels
l’attente dessine ses lignes
coups de points
1986-06-01
------------------------
la nuit rayée
mer debout
la lumière quitte le corps
des oubliés
1986-06-01
------------------------
pont de paroles
des courbes éclatent
pourritures
et morgues
1986-06-01
------------------------
sainteté
fond d’âme
conte de fée raconté
aux prostituées
1986-06-01
------------------------
calme
seules obligations
la paix
le calme
1986-06-01
------------------------
folie
le mal étale son calme
anges d’enfers
1986-06-01
------------------------
tes mains lointaines
branches d’arbres
herbes d’ombres
besoin d’oubli
1986-06-01
------------------------
conquis
tes yeux fermés
plongent les masses douces
dans l’oubli
1986-06-01
------------------------
cri de silence
la nuit
chute de ton
histoire de tragédies
illusion griffée
ton blanc
charme le vide
1986-06-01
------------------------
morne découverte
danse monotone
la joie met un voile
1986-06-01
------------------------
geste
le vent répète
la tempête joue les siffleurs
1986-06-01
------------------------
l’évolution des espaces
cellule de galaxie
mes yeux se croient
voie lactée
1986-06-01
------------------------
ombre de lumière
clair de soleil
la matière se vide
des rêves à 2h34
cherchent le sommeil
1986-06-01
------------------------
source d’ordre
délicieux vertige
ton regard l’empreinte
d’un vieux vestige
et plus
1986-06-01
------------------------
regagne le ciel
ta carcasse effondrée
ta couverture de sable
brûle le jour
1986-06-01
------------------------
fenêtre sur l’infini
tes pieds rassurent le sol
ton ombre rose
trompe le jour
1986-06-01
------------------------
chant nostalgique
des couleurs se rassemblent
l’imagination frise
les adieux
1986-06-01
------------------------
mouvements
les vides s’émeuvent
dans les cours
les enfants se gâtent
1986-06-01
------------------------
candeur
qu’un seul péché
te mord les doigts
ne pas crier assez souvent
1986-06-01
------------------------
exotique
ton chagrin
une fente dans l’aube
1986-06-01
------------------------
fouine le sable
le vent transporte des traces
le vent sculpte la nostalgie
traces dans le temps
1986-06-01
------------------------
grâce
saut de chats
tes yeux brûlent
les coussins du repos
1986-06-01
------------------------
des étrangers
des amis méconnus
ta mémoire
préfère les barreaux
1986-06-01
------------------------
une éternité
ou deux
gronde la vieille
l’aurore pâle
fronce sa paille
1986-06-02
------------------------
égarées
les taches travaillées
espace de fous
ton horizon
1986-06-02
------------------------
la connaissance fait barrière
éclat de savoir
à genoux ta carcasse
à terre ton cerveau
ton savoir est tache noire
1986-06-02
------------------------
ombre
et son ombre
le jour pleure
ses premières lueurs
1986-06-02
------------------------
adultère
les couleurs commettent
l’adultère
mourir de plaisir
1986-06-02
------------------------
l’autre jour
coup de balai
sent le plat
1986-06-02
------------------------
orgie de lignes
pudeur voilée
tes mains
tache de crime
1986-06-02
------------------------
paysage cosmique
ciel bas et lourd
les râleurs
se font leurs notoriétés
1986-06-02
------------------------
ton jardin
vieux centenaire
hume l’odeur
un chien
un toit
et une vipère
1986-06-02
------------------------
transparence de fonds
ta jalousie écrase
couleurs de coins
chants de mercenaires
les mains s’entendent
1986-06-02
------------------------
ton idoe tombe
les temps craquent
les mythes succombent
la lumière
n’est plus éternelle
1986-06-02
------------------------
ta cervelle
Platon
s’effrite
ton illogique ronge le temps
le temps ronge ta logique
1986-06-02
------------------------
cruels
ton front
tes veines
tes yeux
mémoires de folie extrême
1986-06-02
------------------------
des réflexions
yeux d’Homère
les barbes poussent
toutes seules
1986-06-02
------------------------
innée
ta haine
toute histoire
sera oubliée
trois fois
avant l’aube
1986-06-02
------------------------
ton nez
brise l’air
orgueil de paille
ta culotte
sur ta chair
1986-06-02
------------------------
messe noire
pour tes soutanes
ton calice déborde
quelle profane nation
1986-06-02
------------------------
grand-père
vide le silence
de ses reins
sa tête un jour
coula au fond de son amertume
pour célébrer sa défaite
1986-06-02
------------------------
il se pendit
il faisait beau
beau jour
pour se perdre
1986-06-02
------------------------
tache rouge
ta pudeur
tes yeux
captent le noir d’une ombre
en plein soleil
1986-06-02
------------------------
toujours
quelque chose à découvrir
plus de divins
à vénérer
1986-06-03
------------------------
ton savoir
épine de cactus
cri dans le creux
de ta main
1986-06-03
------------------------
le chemin s’exile
les nombreux
perdent les chemins
de la certitude
1986-06-04
------------------------
danseuse
le ventre charme
les bouteilles
ta lumière disloquée
tombe comme un roc
1986-06-04
------------------------
ton pied
écrase le sol
sentier de saints
les fissures
1986-06-04
------------------------
lueur
ton angoisse
les démons
émettent les lueurs
de la sagesse
1986-06-04
------------------------
partir
plus facile
le plus loin
souliers d’angoisse
les traces se ramassent
en des points
1986-06-04
------------------------
se dressent
comme des antipathiques
des cauchemars
des gorilles
la nuit
1986-06-04
------------------------
silence
les mers
parasites de cosmos
tes oreilles
transmettent les vagues
1986-06-04
------------------------
si
si
si
ta mémoire
plus large
plus profonde
les mains tendues
sont amputées
des aisselles
1986-06-04
------------------------
canines de gentillesse
le plaisir
marquent des plaies
et une ronde
de maniaque
1986-06-04
------------------------
momie de lumière
canot baumé
les algues
lèchent les rivages
1986-06-04
------------------------
association de passages
les passages s’associent
pour rapiécer
le ciel
1986-06-04
------------------------
tes maisons oubliées
arrachent le quai
aux rescapés
des fonds
1986-06-04
------------------------
fatale
ton allure de chèvre
le jour te bombarde de soleil
déchire tes lèvres
brise tes mains
et chante en silence
qu’il est tard
très tard
1986-06-04
------------------------
danse morbide
les fantômes se tordent leurs
cous et leurs pieds
au sol des oubliés
1986-06-04
------------------------
pagaille
la nature organise
sa pagaille
désordre absolu
1986-06-04
------------------------
télécopie
les ondes frappent les ondes
icônes de sons
de l’eternel pourri
1986-06-04
------------------------
clou dans le ciel
à qui les contes
ne rouillent pas
1986-06-04
------------------------
sous mer
pression de nostalgie
grand-père
fut dinosaure
1986-06-04
------------------------
terre battue
et sillon
ton rachis
marque les frontières
1986-06-04
------------------------
ta silhouette
gravée dans l’air
le soleil brûle
les ombres
1986-06-04
------------------------
gris
le ciel
les places
les maisons
les hommes
les visages
les entrailles
les sentiments
les canaux
les veines
les spermes
1986-06-05
------------------------
nuage vert
verts tes gardiens
paysage de lumière
ôte tes habits
1986-06-05
------------------------
ta conscience
prison de morale
tes reins
s’asphyxient
1986-06-05
------------------------
bête noire
arrache tes dents
les asperges sont douces
1986-06-05
------------------------
lune de rien
ombre verte
lumière grise
ton courage se massacre
1986-06-05
------------------------
grave
ton innocence
Dieu de boue
tes yeux
1986-06-06
------------------------
glace
le froid croise les chemins
dinosaures conservés
d’un temps en agonie
1986-06-06
------------------------
mélange théorique
forme informelle
champ de solitude
ton hymne personnel
1986-06-06
------------------------
les plans cachent les plans
le ciel frôle les cailloux
mer de sable
ton ignorance
1986-06-06
------------------------
temps de chien
le ciel aboie
des troncs avides
-son altesse chie
en plein air-
des troncs avides
1986-06-06
------------------------
viol légal
soleil glacé
l’ombre du ciel
se met debout
1986-06-06
------------------------
bavardage
temps bavard
lettres bavardes
danse bavarde
bouches bavardes
silence bavard
il faut déménager
1986-06-06
------------------------
lumière vert-pâle
sauterelle de nuit
la neige ronge le sol
des vers
1986-06-06
------------------------
l’aurore se couche
une place au crépuscule
levant
[terre de paresse]
[tes pieds nus]
1986-06-06
------------------------
mortes
comme le feuilles
les lignes tordues
des vieilles écritures
1986-06-06
------------------------
supplices
ta voix rauque
réclamation d’oubli
ta frustration
retour à la violence
1986-06-06
------------------------
les coins des murs t’absorbent
vieille solitude
bond dans l’oubli
chaînes d’esclave centenaires
ta gorge sèche
fixe les soupirs
1986-06-06
------------------------
la lumière se fait rare
vagabonde de nuit
visiteuse occasionnelle
tes côtes pincent les murs
des nues
1986-06-06
------------------------
solitaire
ton attente camouflée
trace des lignes
dans l’air
empreintes éternelles
1986-06-06
------------------------
effigies
les messes abstraites
des nuages s’effritent
des saints se retirent
1986-06-06
------------------------
plate
la terre
son voile
épouse la boue
ronde la terre
1986-06-06
------------------------
lune rectangulaire
la lumière se cache
les formules
font barrages
1986-06-06
------------------------
incisions prématurées
des écritures
vieilles
les jours se retirent
aux supports
1986-06-06
------------------------
étrange
ciel de vils
de clameurs
les attentes se dressent
mouvements
1986-06-06
------------------------
derrière
des illusions
morte de doute
ton âme
1986-06-06
------------------------
naissance
invraisemblable
l’étrange revêt sa barbe
blanche du savoir
1986-06-06
------------------------
ombre du ciel
éteint ton soleil
les vers
gravent les fonds
1986-06-07
------------------------
ermites
deux ou trois
des prières
nuit de fusain
nuages rouges
chuchotement
le vin tourne la tête
des connaisseurs
1986-06-08
------------------------
jalouses
toutes les syllabes
défroquées
les paroles
se sont endimanchées
1986-06-08
------------------------
effacement
ta fragilité cogne tes dents
ton zèle hésite
il faut allumer
la lumière
1986-06-08
------------------------
blasphème
jet d’injures
ton âme froissée
tes mains craquelées
vestiges de prophéties
1986-06-08
------------------------
l’odeur du sable
trottoirs des fourmis
les hirondelles
pratiquent la violence
1986-06-08
------------------------
haut. très haut. le mur. lézardes.
fissures. ta maîtresse croise les lignes.
mère de chaux. des trous. abritent des rats.
quand il fait froid. le vent.
1986-06-09
------------------------
des fois. c’est l’envie. laisser sa
tête s’alourdir. mâcher des pensées.
fugitives. des fois. la nuit. à ne plus finir.
des fois. tu mords l’oreiller.
canines à l’appui. ton sommeil pour l’éternité.
des monstres s’y introduisent.
calmes. Calmes
1986-06-09
------------------------
tiraillements. s’entretuent. mes draps.
mes mains. mes yeux. tribulations. infinies.
tes exclamations. à quatre pieds. lit. profond.
plus profond. désirs. envies. des cauchemars.
se font visions. révélations. partout. des moi
1986-06-10
------------------------
des rails. point de fuite. refuge. roues.
mécanique. fils. bande blanche. danger.
faut pas pencher. le monde se termine.
sur les rails. rails rouillées. rouilles.
déraillées.des insectes se disputent.
les terrasses des rails. où. il fait.
plus beau. du soleil. plus beau.
les taches blanches. tâche du rouge.
1986-06-10
------------------------
individu. la pâte. de la même.
tes désirs. ta pudeur. diable sans queue.
ton nom. donation. le quai
pour essuyer. les coups de pieds.
crachats et empreintes jaunâtres.
en un jour pareil. on se déracine.
des chaises bossues.
1986-06-10
------------------------
incarcérables
ta voix
tes mains
tes regards instables
angoisse originelle
détention à perpétuité
tes jours
tes désirs
ton existence inévitable
que des oiseaux dans les plaies
pataugent dans la boue tes dents
il fait noir
ferme la porte
sur les os calcinés
et approche
1986-06-10
------------------------
nuit
et son ombre
dansent des traces
dans le vent
des lueurs dérangent la fête des ombres
noir dans le noir.
1986-06-11
------------------------
tes yeux
grille
mes mains tendues
branches sèches
chantent le vent
sa violence
personne ne naît plus
dans une crèche
1986-06-10
------------------------
???? ?????
?? ???? ??? ?????
?????? ???????
???? ????? ???
???? ?????
???? ?????
???? ??????? ???????
????? ????? ??? ????
???? ?????? ?? ??????
??? ???? ????? ?????
1986-06-11
------------------------
qui tut
quand se propage
une ombre fertile
loin des frissons
des excitations
des côtes fébriles
1986-06-11
------------------------
l’annonciation
du doute
des saints s’entredévorent
quand tombe le jour
dans tes bras
1986-06-11
------------------------
tu râles
vieux souvenir de paille
silhouette du vide
flèche du retour
à la couleur originelle
du premier désir
désir des vautours
couleurs d’un jour
en disparition
1986-06-12
------------------------
fantasmes
des réalités apprivoisées
des prières ratées
personne pour y comprendre
personne pour y entendre
tes échos répétés
la veille
1986-06-12
------------------------
marginales
des histoires vraies
ton soleil se lève
deux fois
pour mourir
deux fois
1986-06-12
------------------------
des mages
il est né
des mages à pieds
des mages à poils
les mains déterrent leurs os
en plein désert
1986-06-12
------------------------
tombe lourd
tel un souvenir
mince esprit de possession
et de fuite
1986-06-12
------------------------
verte
telle une lune
qui ne pourrait être
qu’une lune
verte
comme une lune
quand pleut la nuit
1986-06-12
------------------------
grains
la mémoire casse
la mémoire cale
grains éparpillés
ombre d’une ombre
lumière de lumière
plus loin qu’un rêve
ton ciel étoilé
1986-06-12
------------------------
ma complice
en rouge
souvenir répété
messe d’oublié
au coin du soleil
noir comme ta lumière
noir comme ta déception
à ramasser
sont tes derniers regards
1986-06-12
------------------------
ta peau
terre d’infâmes
terre de mille flammes
rouge tes mains
fronce tes seins
ta peau
chante son amertume
chaque soleil
chaque pivot
1986-06-12
------------------------
danse amère
la nuit venue
les pieds du lit
dansent à terre
danse amère
sur le parquet
tes yeux s’éclatent
pour une danse
danse amère
1986-06-12
------------------------
sons de pierres
les nuits se succèdent
horizons d’orages
morts de rages
morts fiers
1986-06-12
------------------------
nostalgie
vieux rêves
vieux démons
nostalgie
fantôme des souvenirs
la boue engloutissait
tous les corps
tous les désirs
1986-06-12
------------------------
absurde
ce qui broie les reins
ce qui change
ce qui meurt
absurde
ce qui existe
ce qui vit
ce qui change de teint
1986-06-12
------------------------
se suicide
ta tempe
chargée
des habits d’histoires
à n’en plus finir
trou dans un roc
vieux tes cheveux blancs
1986-06-12
------------------------
tes folies
ta voix
tes pieds
ton odeur
tout
tout
le moi fait rapport
avec toi quand chante le coq
1986-06-12
------------------------
écrin
tes yeux profonds
une chaise
au fond
une pierre au plafond
ta laideur fond
il fait tard
1986-06-12
------------------------
mirage la folie
les fous les montagnes
la pierre tombale
perce le ciel
il pleut
1986-06-12
------------------------
sur l’eau
a marché quelqu’un
il y a longtemps
personne ne marche plus
pieds nus
1986-06-12
------------------------
quand au feu
il conserve nos empreintes
rumeurs étaient
sa longévité
il conserve nos empreintes
pour longtemps
moi j’ai dit
1986-06-12
------------------------
l’eau
se reflète dans l’air
si l’air se permet
de se refléter ailleurs
mes yeux conservent
le délire
si le délire se permet
de conserver sa logique
1986-06-12
------------------------
exode
loin est ton lit
si lit existe
loin est ta chaise
si chaise persiste
loin est ton feu
loin est ton eau
loin est ton âme
quelqu’un s’y étire
ton âme chaise de passage
1986-06-12
------------------------
Venus
Venus
Venus
chair des temps perdus
des histoires à ne plus raconter
des côtes et des terres
ton odeur
tes poils
tes désirs de pierres
messe antique ton cou poilu
frayeur ancienne tes lèvres charnues
tombe sur la terre mange
la boue de tes ongles rouges
tes seins tes mains et tes dents
tes morsures excitent la terre
Ô Venus Venus Venus de la boue
perdue
1986-06-12
------------------------
l’étranger est étrange
son étrangeté est étrangère
à tout étranger
casse la croûte de ta tête
son fruit s’offre
à tout étranger étrange
plus étrange
que l’étrangeté
1986-06-12
------------------------
demain n’est plus demain
les murs dévorent
les jours à venir
captent les instants fugitifs
ça ne va pas la tête non
de quoi te mêles-tu
hein hein
1986-06-12
------------------------
se pendent
des oubliés aux coins
les pendules
frappent des trottoirs
des inconnus
des rachis hors-temps
se détachent
des côtes pourries
1986-06-14
------------------------
laisser des questions
partout
laisser des rivages
à tous les bateaux
laisser quelqu’un
pour attendre
1986-06-14
------------------------
langage de sourds
langage de sages
le vent
n’emporte que les échos
des échos
1986-06-14
------------------------
ta terre promise
quelqu’un t’attend
on ne t’apprend
que l’attente
sous un soleil
d’hypocrisie
1986-06-14
------------------------
offrande
ton sang
offrande pour vampires
pour vieilles histoires de dieux
offrande
pour ce qu’on ne sait pas
silhouette dans le noir
1986-06-14
------------------------
imbrication
des particules s’imbriquent
des hommes s’imbriquent
dans le vent
dans l’air des expirations
tes regards s’asphyxient
à chaque lever de soleil
à chaque chute de rosée
1986-06-14
------------------------
et le temps succomba
cacha son ombre néant fluide
poussière d’oubli
mot bégayé
dans une faune à quatre pieds
jadis
tout commença au coin de la lumière
hasard répété
1986-06-14